Au terme d'une animation autour du graff, les organisateurs ne décolèrent pas contre les responsables de la ville, absents des débats. La construction d'un dojo dans les locaux municipaux met en péril la survie de l'association.
Julien Pradat, président de la Briqueterie, était très remonté ce vendredi soir. « Depuis 2001, La Briqueterie lutte contre les deux municipalités qui se sont succédé. Nous avons imposé notre présence par un déménagement de type DAL (Droit au logement, NDLR). Depuis, on se bat pour faire reconnaître ce qu'on apporte à la ville. La nouvelle municipalité nous accorde une écoute mais pas plus de visibilité. »
Un débat était organisé sur la présence du graffiti dans la ville. Patrick Lafani y a apporté son regard de philosophe. Alain David, responsable de la culture à la métropole, a participé à la première partie des échanges. Le public présent a regretté son départ avant que l'on aborde le devenir de l'association.
"On nous propose un espace réduit de moitié"
« Les politiques tiennent un discours consensuel dans l'intimité de leurs bureaux mais refusent de s'engager lors des réunions publiques », regrette Julien
Pradat.
« On nous propose comme solution de déménager nos 8 000 m² d'ateliers dans un espace réduit de moitié. »
Le débat est loin d'être clos! Le festival de graffitis mur-mur a été voulu pour marquer la fin de sept ans de graff sur les murs de La Briqueterie et des docks.
Résidences, expositions, performances, débats, projections vidéo se sont succédé. Le premier week-end de juin a abrité un événement d'envergure.
Un graff de 500 m²
Trente graffeurs ont repeint la façade avant des docks de l'ancienne caserne Friant. 500 bombes aérosol ont permis la performance collective sur 500 m² de murs. Le thème choisi, celui du mur comme frontière, évoque Berlin, Gaza, l'enfermement.
La rencontre d'artistes venus des régions Nord, Champagne-Ardennes, Bretagne, de la région parisienne et des spécialistes locaux a exacerbé l'imagination de tous. Le résultat est saisissant. La graffjam diurne s'est prolongée par une performance Light Graff en soirée. Le photographe amiénois Mickaël Troivaux a mis en lumière le portrait des graffeurs invités.
Enfin ce week-end a marqué la clôture du festival. Les habitants du quartier et de la ville seraient bien inspirés d'en découvrir le résultat.
De notre correspondant
CHRISTIAN LEGRIS